A l’Ouest une prédiction a été faite pour Poutine: la débâcle de la Russie et trois guerres à mener de front

La Russie est en danger de rentrer dans trois conflits en même temps: en Ukraine, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale.

Ceci est annoncé dans La Voix de l’Amérique par Mark Katz, professeur de l’Université George Mason, ancien expert de l’Union Soviétique au Secrétariat d’Etat américain et qui s’est livré à des recherches sur la Russie durant pratiquement toute sa vie.

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L’expert a rappelé que la première Guerre froide s’était terminée par la dislocation de l’URSS. La nouvelle guerre froide engagée par Poutine s’achèvera selon lui par une débâcle pour la Russie dont la politique internationale est un échec total.

D’après Katz, la logique de Poutine est défaillante et c’est pourquoi ses actes nuisent à la Fédération de Russie. “Ecoutez les déclarations de Poutine. Selon lui l’Occident est faible et dégénéré et en même temps il constitue une menace terrible envers la Russie. Ces thèses se contredisent l’une l’autre! Et tant que les actes de Poutine s’accorderont avec ses paroles, nous n’avons à attendre de lui autre chose que de nouveaux malheurs et de nouvelles erreurs menant la Russie à sa ruine” a déclaré l’expert.

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“Poutine pourrait avoir trois guerres à mener de front: en Ukraine, dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. Et plus la situation sera complexe, plus son fauteuil présidentiel sera fragilisé. A l’intérieur de la Russie il y a des forces qui attendent leur moment pour s’exprimer. Les gens veulent la démocratisation – beaucoup de gens” assure le professeur.

La politique étrangère de la Russie, qui se concrétise par des voyages somptuaires de Poutine à travers le monde et par une propagande coûteuse – n’est pas vraiment un exemple de contact avec la réalité, pense Katz. Elle n’est capable que de faire des déclarations d’amitié avec les mouvements politiques ou les régimes antiaméricains. Or la Russie a besoin de gagner de l’argent avec l’aide de ses amis, et ses amis – avec son aide.

“Qui a besoin d’un allié comme Tzypras, le premier ministre de la Grèce? Il ne veut pas rembourser ses dettes envers l’Europe. Peut-il offrir quelque chose à la Russie? Si le but de Poutine est de créer ‘l’Alliance de ceux qui se sentent humiliés par l’Occident’, il peut le faire. Mais tous ses membres voudront obtenir de l’argent réel” ajoute-t-il.

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On peut gagner de l’argent en se libérant de la corruption, en construisant la démocratie. Mais toute la politique de la Russie est au contraire tournée à faire échouer les réformes et l’évolution démocratique. Il n’est pas facile de se faire des amis avec une telle façon de s’y prendre, mais une Russie faible ne se pose pas de questions, précise-t-il.

A son tour, le vice-président du bureau d’analyse ‘Le conseil atlantique’ Daimon Willson a expliqué la situation à travers l’exemple des Balkans: “il est naturel pour la Russie de défendre ses intérêts économiques, de développer ses liens culturels et historiques. Mais la Russie n’a pas aujourd’hui d’objectif positif. Elle cherche à exploiter des faiblesses en utilisant des organisations financées par Moscou et par l’Eglise orthodoxe. Le but de la Russie est de ne pas laisser les pays (tels que l’Ukraine) faire des réformes, devenir des Etats européens à part entière, des membres de l’Union Européenne ou de l’OTAN. L’influence de la Russie n’est pas tournée vers le bien mais au détriment de celui-ci.”

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En Europe la Fédération de Russie a le même programme destructif. L’argent et le soutien de Moscou vont vers les mouvements qui s’opposent à l’Union Européenne et aux États-Unis eux-mêmes et à tous les mouvements qualifiés de fascistes par les politologues. Monsieur Katz pense qu’en les soutenant Moscou permet à ces mouvements de se développer.

“Cela diffère peu de ce que Staline faisait dans les années trente du siècle précédent quand il demandait aux communistes allemands de collaborer avec les nazis. Staline pensait que les nazis travaillaient en faveur des objectifs de l’URSS! Nous savons quel en a été le résultat. Le comportement de tels groupes s’ils arrivent un jour au pouvoir peut différer des souhaits de Moscou. Aujourd’hui ils nuisent à l’Occident, mais leur loyauté envers Moscou est essentiellement une question d’argent” note Katz.

Personne ne veut se lier avec la Russie sans contreparties. En Égypte on veut des armes. En Amérique Latine on a aussi ses propres intérêts. Le groupe des BRICS popularisé par le Kremlin et composé du Brésil, de la Chine, de la Russie, de l’Inde et de l’Afrique du Sud ne cherche pas à s’opposer aux Etats-Unis et à l’Europe, assurent les analystes.

“Le problème des BRICS tient à l’inimitié entre ses deux plus grands membres – la Chine et l’Inde. L’Inde pensait que Moscou était capable de l’aider à contrebalancer la Chine mais maintenant que Pékin et la Russie sont devenus des amis, l’Inde ne tire plus aucun profit d’un rapprochement avec la Russie! Toutes ces discussions à propos des BRICS c’est pour amuser la galerie” assure-t-il.

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Mais le fait que la Russie essuie des rejets de la part de l’Inde et du Venezuela n’augure rien de bon pour les pays du voisinage immédiat de Moscou. Poutine applique avec ceux-ci la tactique déjà utilisée avant – il recherche les situations de faiblesses et les pays sans alliés et après les avoir identifiés il les écrase. Willson fait remarquer que ces pays peuvent être sauvés ou détruits selon la position adoptée par l’Europe et les Etats-Unis.

“La Russie teste jusqu’où elle peut aller sans rencontrer de problèmes. Quand elle rencontre une résistance, elle commence à rechercher les alternatives. Rappelez-vous la Crimée: d’abord ‘les petits hommes verts’ ont testé prudemment la réaction de l’Ukraine et de l’Occident. Comme il n’y en avait pas, voilà pourquoi l’annexion a été poussée jusqu’à son terme” – dit le professeur.
Le comportement prédateur et cynique de la Russie braque tout le monde contre elle. C’est la raison pour laquelle dit Mark Katz que lorsqu’une véritable crise de l’Etat provoquée par Poutine arrivera en Russie il n’y aura personne qui se rangera au côté de Moscou.

“Poutine est si arrogant qu’il pense pouvoir diviser l’Ukraine sans que rien ne puisse menacer la Russie. Moi, je pense autrement. Ce qui peut arriver c’est la sécession du Nord Caucase, du Tatarstan. La différence avec la situation en Ukraine sera l’absence de tout soutien pour Moscou” assure l’expert.

“La Russie cherche à être respectée mais pense que respect est synonyme de peur. Si elle veut détourner ses voisins de l’OTAN, il serait plus avisé d’être gentil avec eux. Mais les Russes sont à mille lieues de cela. Ils se comportent comme des bandits parce que c’est la seule manière qu’ils connaissent. Ils n’ont pas encore compris qu’ils ne sont plus un superpuissance, donc ils se comportent comme ça, en créant en retour chez certains de la peur et chez d’autres du rire. Les Russes ne savent pas ce qui est le mieux pour eux” résume Katz.

 

L’acticle en russe est publié sur Charter’97.org

Lili des Cévennes, Khrystyna S. pour EMPR en français.

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